samedi 12 mai 2012

les oiseaux en cage

 ملا باسم الكربلائي - دمتي كربلا الليالي الفاطمية33  144

les oiseaux en cage je me suis toujours demandé pourquoi à ouazzane on avait la manie de mettre les oiseaux en cage. C'est une vieille traditiontradition de oiseleur et un métier de ferronier et de menuisier. De manière générale je n'ai jamais eu l'amour des encageurs mais voilà que j'en découvre petit à petit l'esprit même si je n'en ai pas le gout.  la même chose va pour le zoo. je n'ai jamais compris non plus pourquoi l'on va les visiter et quel plaisir on trouve à le faire.

Depuis quelques jours je me trouve ici dans un hôtel au centre de la ville donnant sur la place centrale. Je contemple le bas de la ville avec l'impression d'être regardé par la ville entière. Ce sentiment est tout sauf illusoire, mais surtout cette jolie chambre où tous les jours je rumine les actions que j'aurai pu commettre mais n'ai pas commis me donne matière permanente à réflexion. Ruminer par ex , qui rumine?: الانعام


mais par moment je me fais l'effet d'être un oiseau en cage. étant élève en patience, je réfléchis. le temps venu il est toujours temps d'agir. mais qu'est ce qui se rumine en moi aussi au jour le jour ? et pourquoi aime-t-on mettre les oiseaux en cage et les animaux au zoo.

الأستعباد: est le mot qui me revient l plus crûment à l'esprit. Ce n'est pas vraiment l'animal, mais le potentiel du vivant. Les animaux qui habitent cette ville se nourissent et nourissent leur esprit non de la joie ou d'un bonheur quelconque mais de la contemplation de la souffrance d'un autre ou plus précisément parceque je n'ose imaginer un tel sadisme chez mes cousins, la contemplation du blocage de son potentiel.  en cage, l'oiseau qui ne parcourt pas les milliers de km pour lesquels il a été créé étouffe. Cet étouffement est la source même dont se repaissent ceux qui le contemple. C'est une forme de d'auto médication intensive comme une autre. On dit ici que pour huérir certaines maladies de l'esprit, on recommande de se promener au milieu d'oiseaux en cages et d'écouter le froufrou des ailes des oiseaux qui battent. Une manière comme chez les réducteurs de tête, les jivaros, on réduit ainsi non seulement la tête mais le potentiel de l'être que l'on absorbe et dont on se nourrit.

un être humain en cage, ce n'est pas forcément une perte pour la société. pour peu que l'on ne s'imagine pas qu'un être humain ce n'est que son corps.  En tuant le potentiel de quelqu'un on nourrit son propre porpre potentiel. plus on met d'oiseaux en cage plus on a d'ailes et plus on va loin soi même. L'art de l'oiseleur est un art consommé de la trahison autant que de l'enfermement. une forme de momification de l'esprit d'un vivant.

Ces millions d'oiseaux que sont les enfants n'ont rien de plus peur que de cette prison. La plus grande guerre qui se mène entre les êtres humains n'est certainement pas celle des bombardiers, des canons et des mitraillettes. Ces guerres sont inutiles. Dévastatrices certes mais inutiles. La plus grande guerre est celle où une partie des hommes arrive à convaincre une autre partie des hommes de l'inutilité de son existence. Dés lors l'être n'a plus aucune prise sur son potentiel intéruieur. Il ne peut plus rien faire.

Manger ? pourquoi ? écrire? pourquoi ? prier? pourquoi ? travailler? pourquoi ? dormier? pourquoi ?  aller à droite, à gauche, devant ou derrièrre, pourquoi?  dans cette guerre sans merci, le jeu est d'enfermer l'être dans un double bind, quoiu'il fasse, la réponse est négative; l'être s'étiole, son potentiel ne lui appartient plus.

Mais le potentiel n'est jamais perdu pour tous.  Si je n'ai pas mangé, un autre mangera, si je n'ai pas travaillé un autre travaillera, si je n'ai pas dormi un au autre dormira, si je n'ai pas prié, un autre priera, etc. Tant d'êtres ne nous semblent grands que parce qu'ils se nourissent de notre petitesse, courageux que parce qu'ils se nourissent de notre lacheté, riches que parce qu'ils se nourissent de notre pauvreté, bons que parce qu'ils se nourissent de notre cruauté, pacifiques parce qu'il se nourissent de notre violence, intelligents parce qu'ils se nourissent de notre bêtise (تأكل منه أئفسهم)

le médecin et le psychologue ne vievent-ils pas que de la maladie ? pourquoi faut-il leur payer nos instants de présence? le mécanicien ne vit-il pas que de la panne ?

Dés lors que l'on n'a plus prise sur son propre potentiel interieur, on n'a plus ni objectif ni vision. c'est la mort permanent, en permanence réactualisée, (من كل مكان). c'est le règne de l'errance( الأهواء
l'être est vidé de son interiorité décisionnaire (العقل),qui n'est pas le cerveau chimique. on s'ouvre à tous les vents, on part dans toutes les directions, tout semble inutile, la vie est devenue prison au dehors beaucoup semblent en jouir.

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